19 janv. 2024
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Quel est le vrai sens de la vie contenu dans le roman La Pérégrination vers l’Ouest ? (1/2)

Quel est le vrai sens de la vie contenu dans le roman La Pérégrination vers l’Ouest ? (1/2)

Après avoir lu le livre La Pérégrination vers l’Ouest, aussi connu sous le titre Le voyage en Occident, il est possible de connaître le vrai sens des calamités qui s’abattent sur une personne, ainsi que le vrai sens de la vie. (Image : wikimedia / CC-BY-SA-3.0)

Certains disent qu’après avoir lu le livre La Pérégrination vers l’Ouest, aussi connu sous le titre Le voyage en Occident, il est possible de connaître le vrai sens des calamités qui s’abattent sur une personne, ainsi que le vrai sens de la vie.

L’auteur de La Pérégrination vers l’Ouest suggère le vrai sens de la vie

Wu Cheng’en, l’auteur de La Pérégrination vers l’Ouest, a commencé son roman par un poème qui suggère le vrai sens de l’existence du monde et celui de la vie :

« Lorsque le monde était encore dans le chaos, personne ne pouvait rien voir.
Depuis que Pan Gu a brisé le chaos, le ciel et la terre sont ouverts, le clair et le trouble sont distingués.
Le monde est un endroit bienveillant pour tous les êtres vivants, et toutes les choses ont été créées pour le bien.
Si vous voulez connaître l’œuvre de création et de transformation, vous devez lire la saga du Voyage en Occident. »

La Pérégrination vers l’Ouest peut sembler être une simple histoire de lutte contre les démons extérieurs, mais il s’agit en fait d’une histoire sur la façon de vaincre les démons engendrés par son esprit. À travers l’histoire mythique de la recherche des sutras bouddhistes d’un moine sous la dynastie Tang et de ses quatre disciples en Inde, à l’Ouest de la Chine, Wu Cheng’en (1500 - 1582) guide le lecteur pour l’amener à surmonter ses démons intérieurs et finalement réussir à saisir le vrai sens de la vie.

Le moine Tang Sanzang et ses quatre disciples ont chacun leur propre signification

Dans le roman, le Roi Singe Sun Wukong, le moine Tang Xuanzang, Zhu Bajie le cochon, le moine Shah, et le cheval Dragon Blanc ne sont qu’une seule et même personne ! Sun Wukong symbolise le cœur humain, le moine Tang Xuanzang est le corps humain, Zhu Bajie exprime le sentiment humain, le moine Shah traduit la nature humaine, et le cheval Dragon Blanc représente la maitrise de l’esprit de l’homme.

Sun Wukong est le disciple de Maître Bodhi dans la grotte des Trois Étoiles de la Lune Inclinée, et « Trois Étoiles de la Lune Inclinée » dépeint bel et bien l’idéogramme chinois pour le cœur. Les trois étoiles ne sont-elles pas les trois points permettant de former le cœur ? Par conséquent, Sun Wukong est un disciple du cœur.

Le deuxième disciple du moine Tang Xuanzang est le cheval Dragon Blanc qui symbolise l’esprit de l’homme. Selon une expression chinoise, lorsqu’on commence à cultiver, son esprit est comme un cheval sauvage qui court, incapable de se contrôler. Ce n’est que lorsque l’on s’est fixé un objectif pour aller de l’avant que l’on peut se concentrer sur cet objectif. Après avoir dompté et intégré le cheval Dragon Blanc dans son équipe, le moine Xuanzang a atteint l’unité entre le coeur et l’esprit. Tant que le cœur et l’esprit sont unis, et que la volonté est ferme, il n’y a aucune montagne spirituelle qui ne puisse être atteinte. Plus tard, Zhu Bajie et le moine Shah ont été intégrés, et l’équipe parfaite symbolisant les corps, cœur, émotion, nature et esprit d’un humain a été formée.

Le moine Xuanzang et ses quatre disciples ont combattu les démons sur leur chemin vers l’Ouest, ce qui est en réalité un processus consistant à se débarrasser des démons engendrés par son esprit sur le chemin de la vie.

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Le maître zen Wu Chao  a enseigné le Sutra du cœur au moine Tang Xuanzang et lui a dit : « Le Bouddha est dans la montagne spirituelle, ne le cherche pas au loin, il est seulement dans ton cœur ». (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0) 

Sur la voie de la culture du cœur et de l’élimination des démons du cœur

Lorsque le moine Tang Xuanzang s’est mis en route pour aller chercher les sutras, le maître zen Wu Chao lui a enseigné le Sutra du cœur et lui a dit : « Le Bouddha est dans la montagne spirituelle, ne le cherche pas au loin, il est seulement dans ton cœur ».

La véritable montagne spirituelle se trouve dans nos cœurs. C’est ce que Sun Wukong répétait aussi très souvent au moine Xuanzang, lorsque ce dernier lui demandait à quel moment ils pourront arriver à la montagne spirituelle.

Sun Wukong peut parcourir près de 174 000 km en un saut périlleux, ce qui signifie que la montagne spirituelle lointaine est en réalité à la portée d’une simple pensée remplie de droiture dans le cœur. Avec une simple pensée, on peut devenir un Bouddha, ou un démon.

Le Roi Singe disait au moine Xuanzang: « Même si tu marches de l’enfance à la vieillesse, et répètes ce processus mille fois, tu auras du mal à y parvenir. Mais si tu peux t’éveiller et rester inébranlable, lorsque tu t’éveilles dans chaque pensée, tu verras ta montagne spirituelle ! »

Mais le moine Xuanzang n’a pas toujours compris ce que cela signifiait, jusqu’à ce qu’il arrive à la Montagne spirituelle et soit éclairé par Sun Wukong. Ce n’est que lorsque tous les démons de son cœur ont été éliminés, qu’il est devenu un éveillé.

Avant de devenir le disciple du moine Tang Xuanzang, le cœur agité du Roi Singe voyageait entre le ciel et l’enfer, entre le bien et le mal. Il est dit dans le Shurangama sutra (ou Lengyan jing) que l’esprit a 72 phases et que le Roi Singe a 72 transformations. Le Bâton d’or pèse 6 123 kg (près de 13500 livres). Les quatre-vingt-une difficultés de l’Empereur jaune, de Bian Que, précise que « l’homme respire 13 500 fois par jour et par nuit », le Bâton d’or est donc le qi. Qu’est-ce qui peut atteindre les trente-trois cieux et descendre jusqu’aux dix-huit niveaux de l’enfer, qui est assez grand pour traverser les cieux, mais petit comme des aiguilles à broder ? N’est-ce pas le tempérament d’une personne ?

L’épuration du cœur peut rendre l’œil et l’esprit plus brillants, de sorte que le fourneau des huit trigrammes taoïste, au lieu de tuer le Roi Singe, a donné naissance à ses yeux ardents et pupilles dorées surnaturels.

Cependant, Sun Wukong ne pouvait pas s’échapper de la paume de Bouddha

Sun Wukong a fini par être emprisonné sous la Montagne des cinq éléments, même s’il avait le pouvoir de faire des sauts périlleux de 174 000 km. La Montagne des cinq éléments qui l’emprisonne symbolise le fait que le monde mondain de l’or, du bois, de l’eau, du feu et de la terre retient fortement son cœur qui voulait aller au ciel ou descendre sous la terre.

Les cinq éléments composant cette montagne correspondent à « l’avidité, la colère, l’ignorance, l’arrogance et le doute » dans le bouddhisme. Bouddha a dit que ces cinq mots résument toutes les actions et pensées humaines. Sun Wukong n’a pas pu échapper à ces cinq éléments. Le Roi Singe a été piégé par ces cinq attachements quand il hantait le Palais Céleste. Après avoir franchi cette montagne, son cœur autrefois agité a véritablement atteint le niveau au-delà du Triloka : les trois mondes de Ciel-Terre-Enfer.

Lorsqu’il est devenu le disciple du moine Xuanzang et s’est mis en route avec ce dernier pour aller chercher les sutras en Inde, c’est lui le cœur qui faisait avancer l’équipe.

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Chacun des démons représente quelque chose qui retient les gens dans le monde humain. Le voyage vers l’Ouest pour chercher les sutras est un processus qui consiste à se débarrasser des démons engendrés par son esprit. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0) 

Dès qu’il s’est mis en route, le Roi Singe a d’abord tué six bandits

Dans le roman, ces six bandits s’appelaient respectivement « Les yeux qui voient avec joie, les oreilles qui entendent avec colère, le nez qui sent avec amour, la langue qui goûte avec la pensée, le corps qui s’inquiète et l’esprit qui désire », qui sont les Six Racines, ou six désirs sensoriels, d’après le bouddhisme. Si Sun Wukong a tué ces six bandits dès le départ, cela signifie que se débarrasser de ces Six Racines constituait la première étape dans l’apprentissage du sutra dans le passé.

Afin de redresser le cœur agité de Sun Wukong, la bodhisattva Guanyin a installé une couronne sur sa tête et a enseigné le Mantra véritable de stabilisation du cœur au moine Tang Xuanzang. Lorsque Sun Wukong n’arrivait pas à garder son cœur paisible, le moine récitait le Mantra véritable de stabilisation du cœur pour faire rétrécir la couronne et faire souffrir Sun Wukong à la tête, encore et encore, afin qu’il s’éveille et qu’il rectifie son cœur.

Sur le chemin vers l’Ouest, Sun Wukong traçait souvent un cercle sur le sol avant d’aller chercher de la nourriture, ce qui représentait une limite fixée par le cœur. Ainsi le corps humain (le moine Xuanzang) est toujours conduit par l’émotion (le cochon Zhu Bajie). Et l’humain, incarné par le moine et ses trois autres disciples, a toujours tendance à sortir de la limite (le cercle tracé) fixée par le cœur (Sun Wukong), ainsi quand il sort de la limite, il rencontre les démons (les mauvais esprits) engendrés par son cœur humain.

C’est la raison pour laquelle chaque démon sur le chemin vers l’Ouest a une signification ! Tous les monstres sont des métaphores ! Tous sont la manifestation des démons de l’esprit.

Rédacteur Charlotte Clémence
Collaboration Yi Ming
Auteur Zhang Yunfeng
Source : https://www.visiontimes.fr/chine-ancienne/sagesse/quel-vrai-sens-vie-contenu-dans-roman-peregrination-vers-ouest-1